Ici, tous les chevaux ont une vie pratiquement naturelle, ils sont en groupe, pieds nus, les terrains durs du Sud de la France fortifient les articulations et les tendons. Aussi, le calcium que le cheval trouvera dans son eau renforcera son squelette et son organisme. Ils ont à manger à volonté (meule de foin du tarn ou du cantal) et 1 à 2 rations par jour très complêtes pour favoriser la croissance, accompagner les juments dans la gestation et la lactation et maintenir l'étalon au poids idéal dans les périodes de monte, etc. Toute l'alimentation complémentaire de foin vient de chez les frères Baulès, chaque ration est différente et est adaptée au stade physiologique de chaque cheval/poney ce qui permet à chacun d'avoir sa propre ration personnalisée. Nous achetons : du granulé spécial élevage, de la luzerne déshydratée en granulés, de l'orge floconné, des granulés minéraux, du mélange 4 céréales avec de la mélasse, des bouchons de fibres, et la liste est encore longue, nous composons la ration la plus appropriée pour chacun avec ces aliments. Il y a aussi les sceaux de minéraux à lécher toujours à disposition, et les chevaux ne sont jamais en box (sauf exception si nécéssité l'oblige), si le cheval était fait pour être en boîte de conserve, on le saurait, mais ils sont toutefois habitués pour les salons ou lorsqu'ils rejoindront une écurie d'entraînement où celles ci ne peuvent pas se permettre une telle organisation.
Les méthodes, quelles méthodes ?? A la maison, ce n’est pas académique. Pour commencer, je ne traite jamais un poulain comme un poulain mais comme un futur cheval, jamais de : « là, n’est pas peur, ça va aller » mais pourquoi aurais-t-il peur ? C’est souvent en prenant ce ton que, du coup, le cheval commence à se méfier en se demandant pourquoi on le rassure alors que c’est nous qui nous rassurons nous même. J’aime que les chevaux apprennent par eux même plutôt que de les forcer à accepter. Pour le cheval, il est totalement absurde de lui mettre une bâche sur la tête ou bien du métal dans la bouche, il n’y a rien à comprendre. Mes chevaux sont beaucoup « will to please », ce qui signifie pour faire plaisir, pas parce que cela leur apporte quelque chose mais parce qu’ils sont fiers d’avoir réalisés un exercice que nous désirions qu'ils fassent.
Je pars du principe que les chevaux savent tout faire, nous n'avons rien à leur apprendre, par contre, nous devons apprendre à savoir demander ce que nous voulons afin que le cheval/poulain/poney puisse nous le donner. De l'excercice le plus basique de savoir marcher en licol, accepter quelqu'un sur son dos, se coucher simplement à la voix, ou encore piaffer sans artifice.
Mes chevaux, tout comme mes autres animaux, ne sont contraints à rien, je ne me souviens même plus de la dernière fois que j’ai mis un licol dans l’optique de « bosser », enfin si, je les attache parfois pour la distribution des rations car certains finissent avant les autres et je ne veux pas qu’il y ai des disputes.
Pour moi, la base qu’un cheval doit savoir c’est de respecter les autres animaux, y compris l’homme, et s’il a été bien éduqué, on doit pouvoir lui demander d'accepter n’importe quoi (vermifuger, brosser, demander une révérence…) en liberté sans que cela ne le perturbe. Il y a quelques semaines (juillet 2009), je suis parti en ballade avec mon étalon Texas et une amie m’a accompagné sur Bella (pouliche de 3 ans), je n’avais pas monté Texas depuis septembre de l'année dernière ! Pourquoi, car je ne ressens pas le besoin de sans arrêt faire de l’équitation, je ne longe jamais mes chevaux avant de les monter, uniquement pour les débourrages, et mon Texas est toujours un véritable cœur d’amour, Bella n’avait que 3 ans et a été débourrée à 2ans et demi avec un peu d’entraînement puis futur maman, car elle n’avait plus rien à me prouver sous la selle, et elle, pareil un véritable amour.
Quelques fois je me promène à pied avec mon texas en licol et au bout d’un moment (ce sont des promenades d’une dizaine de bornes), je trouve un beau gros caillou pour me hisser sur le dos de mon doudou et comme je l’ai bien brosser, et oui, il glisse, mon mamour fait un créneau pour m’aider à monter. Combien de cavaliers peuvent dire que leur cheval les aide à monter ? J’aime bien les emmener se promener, je suis éleveuse, éducatrice et maîtresse d’école mais je ne prends plus en charge à partir du collège pour ce qui est des compétitions…, je ne suis pas entraîneuse. Mais j’apprends à mes chevaux, leur futur vie de cheval destinée au loisirs, ce qui n’est pas une mince affaire car un bon cheval d’extérieur est un cheval absolument fiable, pouvant être monté en licol, avec mors, à cru, en western, en classique et même à l’envers, bref, imperturbable. Il faut qu’il réagisse à l’assiette mais pas que, sinon, les débutants qui font "gauche/droite" avec leur corps n’arriveraient jamais à faire marcher leur cheval droit.
Tous mes chevaux connaissent leur nom, quels intérêts ? Tout simplement pour qu’ils viennent nous voir quand nous les appellons, quand je dois sortir un cheval du parc et pas tous en même tant, ou encore quand il y en a un qui fait une bêtise et que je le gronde de la voix, il se reconnaît, etc…
Ma technique est en réalité très simple, je crois que j’ai pris de partout, un peu de classique, pas mal de western, un peu de dressage de cirque et surtout, énormément d’éthologie, pas celle que l’on lit dans les magazines, certes, de temps en temps, on y trouve de bonnes infos mais la plupart du temps, les exercices ennuient davantage le cheval qu’il ne l’éduque. Je parle de la vraie éthologie, observer le comportement animal, voilà, poser ses fesses au milieu du pré et regarder, parfois des heures peuvent s’écouler, est-ce que je m’ennuie ? Jamais ! Je regarde qui est dominant/dominé, qui arrête de manger parce qu’il y a un bruit qui l’intrigue ou lui fait peur, qui aime jouer, ceux qui dorment le plus, etc… Ces informations, c’est de l’or, un or très précieux qui me permet d’adapter chaque éducation/travail à chaque cheval, inutile de forcer un cheval à jouer alors que c’est un grincheux ou d’aller chercher à l’heure de la sieste, celui qui normalement dort à ce moment, il n’apprendra que le dixième de la leçon car il n’avait pas envie ou que ce n’était pas le moment.
Non, je ne suis pas esclave de la vie de mes chevaux mais je pense que l’on est plus heureux quand on est de bonne humeur et quand un cheval est de bonne humeur, il est naturellement plus attentif et retient donc mieux. Quelques exemples d’apprentissage, à noter, que tous ces exercices se font sans licol, ni baguette, ni quoi que ce soit, liberté, j’écris ton nom. Le cheval doit faire quelque chose qui l’intéresse surtout quand il est poulain. Comment habituer un cheval à la bâche, poser tout simplement sa ration dessus, au début, il se dit « oh, mon dieu comment vais-je faire, puis au bout de 2minutes, ben, comme le cheval est gourmand, il y va et puis c’est tout, au pire cela dure 10minutes et comme après la bâche fais partie de son environnement, il n’en a plus peur. Avez-vous déjà vu un cheval qui à peur des arbres ? Non, parce que depuis qu’il est né, il a toujours vu des arbres, ils font partis de son environnement, si dans son environnement, il y a une bâche alors pas de problème. La bâche à également un autre avantage, elle habitue le cheval au bruit, couleur vive, et au baquet d’obstacle, etc...
Autre exercice, comment désensibiliser un cheval au fameux sac plastique, il n’y pas plus simple, quand vous allez voir votre cheval, apportez lui quelques friandises (pommes, carottes) dans un sac plastique, sortez en une du sac et donnez lui, recommencer, quand vous mettez la main dans le sac, cela fait du bruit mais la récompense du cheval de ne pas bouger face à ce bruit est la carotte. Donc si je récapitule : carotte = sac plastique donc sac plastique = carotte, et du coup quand le cheval voit ou entend un sac plastique, il pense aux carottes !!! Une fois en balade avec mon étalon pur-sang arabe, nous avons été "attaqués" par un sac plastique qui s’est collé contre ses jambes alors que qu’il était au trot, pas d’écart à l’horizon, ni d’embarcation, il est tranquillement repasser au pas, puis a baiser la tête, a prit le sac entre ses dents et l’a violement secouer (quel bruit !) dans l’intention, je suppose, de faire sortir les carottes.
Tous mes chevaux sont constamment encouragés lors des premières manipulations, de l’apprentissage… par des tonnes de gratouilles et encore des gratouilles, plus sa tête se rapproche du ciel ou que son nez est en forme de cœur ou même les deux, c’est l’extase. Du coup, il fait son exercice encore mieux et là il y a encore plus de gratouilles, c’est gratuit, ça lui fait plaisir, et ça l’aide à progresser, mais il y a aussi les pommes, carottes, endives… Mais à petites doses car je ne supporte pas les chevaux quémandeurs ou mordeurs.
Vous l’aurez compris, mon éducation est simple, ludique, compréhensible par tous les chevaux, et adaptée à chaque cheval.
Tous mes chevaux sont montés sans mors ou même en liberté au milieu du pré, même en faisant de la voltige sur leur dos alors qu’ils pourraient faire n’importe quoi vu qu’ils sont libres, ils s’en fichent royalement, ils ont confiance. Néanmoins (ou plutôt hélas) aussi avec un mors (très rarement) car si un cheval part pour le reining ou une personne montant avec, il faut que le cheval soit habitué.
Pourquoi une photo avec juste des pieds ? Car pas de pied, pas de cheval !! Ce sont les pieds de Texas sur une légère pente, j'ai mis cette photo pour que les personnes désirant acheter un cheval pense à regarder la qualité des pieds de leur futur cheval car ils auront beau avoir le meilleur papier, un mental en or, une morphologie de rêve et une robe somptueuse, s'il n'a pas les pieds, l'idylle s'arrête là !! Ce sont les pieds qui portent le cheval, plus notre poids lorque l'on est dessus, les pieds supportent les climats, les terrains, les entraînements, etc. Les pieds sont très très important chez un cheval. La race intervient dans la qualité de la corne, mais plus le cheval sera élevé sur un terrain dur, plus les pieds seront en béton armé, plus le cheval aura été férré tard et plus il aura de meilleurs pieds. Un cheval ne devrait pas être férré avant l'âge de 7 ans car c'est à cet âge que les pieds ont leur taille adulte mais 7 ans, c'est très long et comment faire un sliding stop (arrêt glissé) avec des pieds nus, c'est impossible. Les pieds sont naturellement anti-dérapants donc il faut férrer. Les pieds doivent être entretenus, c'est à dire parrés quand il le faut, nourris de l'intérieur par l'apport d'une bonne alimentation et de l'extérieur (nombreux produits disponibles), currer régulièrement pour vérifier qu'il n'y a pas de caillou, etc... Attention, si vous négligez les pieds, vous aurez beau avoir un excellent cheval, s'il a les pieds bousillés, son avenir est bousillé. Il y a les résines, les ferrures orthopédiques, les hipposandales, tout ceci sont des roues de secours mais comme les autres pneus, la roue de secours ne dure qu'un temps...
Je crois que je vais m’arrêter là car je les aime tellement ces gros doudous que je pourrai en écrire plus d’un livre…